Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

 

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 La Saint Sylvestre

Saint - Sylvestre était pape de 314 à 355. Il est surtout connu pour son combat contre la doctrine d'Arius de Constantinople qui niait la nature divine du Christ. Il serait mort un 31 décembre. A priori cet évênement a peu à voir avec la fête du Nouvel An, mis à part son nom qui désormais l'y associe inéluctablement. Comme nous l'avons maintes fois remarqué le calendrier chrétien a tenté avec plus ou moins de réussite de se superposer à un calendrier préalablement païen. Le jour de l'an n'a pas toujours été le 1er janvier. D'un point de vue cosmique la bascule devrait plutôt s'opérer au solstice d'hiver le 21/22 décembre. Les Celtes célébraient la nouvelle année à la fête de Samain, à l'entrée dans la saison sombre, c'est à dire pour nous à la Toussaint. En 46 avant notre ère, Jules César décida que le 1er janvier serait retenu comme Jour de l'An. Janvier étant le mois dédié au dieu Janus, le dieu des commencements et des initiations, on peut estimer que c'était  une excellente intuition pour commencer une année nouvelle. Il n'aura échappé à personne que Saint Sylvestre porte un nom en lien avec la forêt (sylva en latin). Pur hasard ? Pas si sûr. On trouve  dans La Légende Dorée de Jacques de Voragine (1261-1266) un Saint Sylvestre, apparemment le même puisqu'il est évêque sous l'empereur Constantin, qui terrasse un dragon. Sylvestre descendit dans une grotte, portant en main deux lanternes. Il dit au dragon les paroles du Saint Esprit, puis il lui lia la bouche, qui sifflait de rage, il la cacheta avec un anneau portant le signe de la croix. Encore un exemple de la christianisation des forces païennes par un saint militant. Le dragon étant le symbole de la vie animale, de la force vitale, de ce "nisus", qui pulse dans tous les êtres vivants...dont les rivières et les fleuves sont une représentation et portent souvent le nom: Drac, Drava, etc. Le 31 décembre, à minuit, la tradition veut que l’on s’embrasse sous une branche de gui. La coutume nous viendrait des Celtes qui prêtaient des vertus magiques et médicinales à cette plante. Les habitants accrochaient des branches de gui cueillies par un druide dans leur maison, et accueillaient leurs invités en les embrassant sous la plante, pour leur porter chance. Subsiste à Morlaix en Bretagne une fête appelée la "guignannée" où des étrennes sont offertes aux pauvres le dernier jour de l'an. En Angleterre si une jeune femme célibataire acceptait un baiser alors qu'elle se trouvait sous la "kissing ball" (les boules de guy), elle était promise à un mariage dans l'année.  Le nouvel an en dialecte médiéval devenait "la guilaneu" ou "la guilané" distorsion du  cri de joie "Au gui l'an neuf" !  Enfin n'oublions pas la célèbre chanson Auld Lang Syne, entonnée à minuit  dans tous les pays anglos-saxons, écrite au XVIIIe Siècle par Robert Burns, notre  barde écossais.