Les rites forestiers.

L'esprit des forêts - la forêt de Chaux - les vieux métiers

        photo EdF, bijou atelier axmundi.com

 Le Chevalier Royale Hache

"Rites et grades d'ailleurs et d'autrefois" selon le sous-titre associé à l'article de Pierre Mollier le directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du musée de la franc-maçonnerie, article paru dans la revue Franc-Maçonnerie Magazine n°72 de janvier/février 2020. Cet article présente le fameux 22° du REAA que nous connaissons bien et l'auteur bien sûr déplore qu'il soit tombé en désuétude dès 1860. Voici un nouveau signe que les rites forestiers sont  "en réveil".  Un conseil du Grand Conseil des Rites Ecossais du Grand Orient, dont le but est de redonner vigueur aux sources traditionnelles du REAA, en a restaurée la pratique. Il en a fait un lieu d'études des riches traditions symboliques et initiatiques liées au bois et à la forêt. Importé dans la franc-maçonnerie, le grade de Fendeur, conféré juste après la Maîtrise, a constitué un "quatrième degré", étape obligée du passage vers les hauts grades nous dit Pierre Mollier.  On croirait entendre l'exigence des anglos-saxons pour le degré du "Royal Arch" (Arche Royale) avec lequel le degré de Chevalier de Royale Hache est confondu par proximité phonétique. Ce qui est vrai, c'est que l'on trouve en 1812 à Arras par exemple, hors de la hiérarchie du système du REAA, un quatrième degré de Fendeur indépendant qui était fort prisé,  comme le relate passionnément G.F. Cauchard-d'Hermilly dans son ouvrage Des Carbonari et des Fendeurs Charbonniers publié en 1822. (Réédition La Corne d'Abondance mars 2011). Il existe plusieurs grades de Fendeurs aux contenus fort différents, en atteste le rituel des archives des Bons Cousins Charbonniers du Jura en son 3ème degré dit de "Fendeur" ainsi que le 1er degré du Rite des Modernes de Régis Blanchet. Je remercie  encore Pierre Mollier pour cette mise en bouche en le citant une dernière fois:  "L'art de tailler la pierre n,a pas été le seul à susciter des fraternités professionnelles à caractère initiatique. Les métiers du bois ont ausi fait l'objet de sociétés ritualisées. Deux d'entre elles ont laissés de nombreux témoignages. Les fendeurs qui prolongent le travail des bûcherons en débitant des troncs d'arbres. Les charbonniers qui - en fabriquant du charbon de bois avant que l'extraction du charbon minéral se fasse à grande échelle - jouent un rôle économique essentiel pour alimenter les forges et le travail du métal."